Chroniques hongroises: novembre 2006

29 novembre 2006

Ferenc Puskás est mort, vive Puskás!

Vous me direz que je ne parle que de foot, que je suis un abruti sans nom, qui aime la biere et le foot (c'est pas totalement faux, mais ce n'est pas ma seule passion, j'aime aussi la peinture, Kant et le bon vin, comme quoi tout peut arriver, n'est ce pas?) MAIS que nenni, voici un article que je n'aurais pas pu écrire, vraiment superbe, j'ai failli pleurer..et en plus c'est un journaliste suisse qui parle d'un footballeur hongrois, DU footballeur hongrois, Ferenc Puskás, qui vient de mourir. Alors voici.....le foot c'était mieux avant!


"Vendredi 17 novembre, tu arrives au travail, c’est le dernier jour de la semaine, les gens ont l’air un peu plus détendus, le soleil semble jouer un peu les dernières prolongations. Ca et là, en effet, quelques doux rayons font leur apparition, te caressant le visage. Tu n’aimes pas trop l’hiver, car tu sais bien qu’au fur et à mesure que les jours raccourcissent, les jupes des filles s’allongent pour devenir même parfois d’horribles jeans et il n’y a rien qui puisse plus te déprimer. Mais bon, ce vendredi matin n’est pas si désagréable, ton café est prêt, la pile de dossiers sur ton bureau tend à diminuer, ton chef est de mauvaise humeur mais pas trop, et la vie n’est pas si désagréable.
Machinalement, il est dix heures, tu écoutes la Première, l’heure du bulletin d’infos, tu as loupé le début, la faute à cette photocopieuse, tu entres dans ton bureau: "...était âgé de soixante dix-neuf ans, vient de rendre son dernier soupir", tu tends l’oreille, analyse vite fait l’état de santé des grands de ce monde, ça peut être Fidel, Eltsine, je sais pas, ils ont quel âge déjà, tu écoutes la suite: "...à l’hôpital Kutvolgyi de Budapest". Tu lâches ta tasse de café, tu seras quitte pour nettoyer, de toute façon, le monde vient de s’arrêter de tourner, tu viens de comprendre.

La 1001e solution
S’il fallait définir Ferenc Puskás en un mot, ce serait simple: le talent. Le talent pur, expression tellement galvaudée, mais tellement vraie en ce qui le concerne. Nandor Hidegkuti, son coéquipier hongrois, a dit un jour de lui: "Il possédait un septième sens pour le football. S'il y avait 1000 solutions, il choisissait la 1001e". Cela suffit à donner la dimension du personnage. Puskás ne vivait pas le jeu, ne sentait pas le jeu, il était le jeu. Il suffit de l’avoir vu sur un écran tremblotant, rideaux tirés, démolir les défenses les plus acharnées, il suffit de l’avoir vu mener les attaques hongroises de son pied gauche magique (2006 aura été cruelle pour les gauchers: George Best, Giacinto Facchetti, Ferenc Puskás... Je serais Diego que je ferais attention en sortant), il suffit d’avoir vu se dessiner les arabesques des charges hongroises pour comprendre que Ferenc et sa troupe d’artistes étaient vraiment à part.

puskas.jpgÀ l’heure d’aujourd’hui, où les footballeurs professionnels se vendent au plus offrant, usent et abusent de tous les moyens afin de se mettre en valeur, n’hésitent pas à renier les valeurs morales les plus évidentes, à l’heure du G14, de la Champions League et des projets de ligue fermée, rappelons-nous simplement que Ferenc Puskas, peut-être le plus grand joueur de tous les temps (on peut ne pas être d’accord, mais il y a de la place pour tout le monde tout là-haut), a toujours repoussé les offres de la Juventus, du Bayern ou des clubs anglais, restant fidèle à son Kispest (rebaptisé Honved) Budapest. "Je ne quitterais Kispest, mes parents, mes amis pour rien au monde". S’il avait su, le flamboyant Magyar, s’il avait pu anticiper l’horreur de 1956...


Les chars et l'exil

Il faudra donc l’intervention des chars soviétiques, cruels briseurs de rêves, pour avoir raison de la volonté de Puskás et le faire fuir en Autriche. La plus grande équipe de l’histoire du football, démantelée par le fracas des chars. Certains joueurs décideront de continuer leur carrière au pays, d’autres, à l’image d’un Emil Zatopek en Tchécoslovaquie, feront front.

Puskás choisit l’exil. Imagine-toi, le plus grand joueur de son époque, champion olympique, vice-champion du monde, auteur de 83 buts en 84 sélections (ou le contraire, je ne sais jamais, les légendes se moquent des chiffres), réfugié en Autriche dans un local de sans-abri, vivant des mandats envoyés par son ami Sandor Kocsis, exilé au Barça. Puskás vivra ainsi de longs mois, rejoint par sa petite famille (qui a atteint la frontière austro-hongroise à pied), ne pratiquant plus le football, bouffi par l’alcool.
C’est alors qu’Emil Oestreicher, nouveau dirigeant autrichien du Real Madrid et ancien directeur sportif du Honved, parvient enfin à le sortir de l’ornière, lui offrant la possibilité de rejoindre le grand club castillan. Puskás, en surpoids, complètement hors du coup, s’adapte plus ou moins facilement, suscitant l’incrédulité. Comment un joueur si limité, au pied droit inexistant, au jeu de tête inefficace, bedonnant, pourrait-il apporter quelque chose au grand Real Madrid? Puskás seul le sait et par la grâce de son pied gauche et de sa vista hors du commun, il réservera au Real ses plus belles années, offrant en point d’orgue son récital le plus abouti devant 130.000 spectateurs au Hampden Park, Glasgow. Imagine-toi plutôt: finale de la Coupe d’Europe des clubs champions 1960, face à l’Eintracht Francfort – les Allemands honnis depuis 1954 –, et ce pied gauche magique qui illumine la partie de toute sa classe. Résultat final: 7-3 pour le Real, trois buts de Di Stefano et... quatre de Puskás, record inégalé. Le chef d’oeuvre de sa carrière, le match parfait.

Il y aurait tant à dire sur le génie magyar, sur ce fameux match à Wembley, la première défaite anglaise sur son sol, cette formidable leçon de football, ce râteau formidable sur Wright, ces Anglais arrogants et sûrs d’eux, victimes de la magie hongroise... Il y aurait tant à dire sur ce fabuleux pied gauche, cette frappe si lourde et si précise. Il y aurait tant à dire sur Ferenc Puskás lui-même, l’homme si généreux, si humain, si faible, décédé sans un sou, ayant tellement fait profiter ses proches de sa joie de vivre, victime de la maladie d’Alzheimer, aimé de tous... Il y aurait tant à dire sur qui était Ferenc Puskás et ce qu’il aurait pensé du football actuel, il y aurait tant à dire, mais il est surtout temps de lui rendre hommage et de se rappeler qui il était.
Ferenc Puskás est parti aujourd’hui, putain de temps, cette fois c’est sûr, l’hiver vient de commencer. Pas sûr que le soleil revienne."
Timothée Guillemin, Carton rouge

28 novembre 2006

Scandaleux!

Le ballon d'or 2006 pour Cannavaro? Incroyable mais vrai, ce trophée ne vaut donc plus rien...Zidane aurait du l'avoir 2 fois de plus en 2000 et 2006 (faute de coups de tete il n'a pas pu, légitime...) mais dans ce cas, Fabio Cannavaro ne le mérite pas non plus, impliqué dans le scandale du calcio, relégué en Serie B il a préféré fuire pour l'argent et la gloire du Real Madrid (et y perdre son talent de grand défenseur qu'il fut). Sans parler du dopage.
Sur l'ensemble de sa carriere, oui il peut le mériter, mais pas sur 2006, les criteres sont faux!
Henry l'aurait mérité, c'est certain. Pas seulement parce qu'il est francais! Ou encore Eto'o ou Drogba (les Africains ne sont pas favorisés...).
Bref, je prefere suivre la ballon de plomb des cahiers du football, qui ne devrait pas échapper à Fred Déhu.
Ou le vote de Football365.fr, qui a voté Henry devant Ronaldinho et Buffon! N'oublions pas que FranceFootball et son trophée en or n'a jamais élu Raul ou Ferenc Puskás!, comme quoi...

Bon il y a des injustices plus graves, on sen remettra! :)

20 novembre 2006

Dédicace pour Simon


Pour Simon qui a enfin réussi à choper, en Allemagne...je le savais!

Bravo...

18 novembre 2006

November règne





Bordeaux pour quelques jours de détente et de vacances en famille! J'y ai meme retrouvé Martin de passage pour visiter également sa soeur Marion et JC qui vient d'emménager en terre girondine!

Paris et Lacanau Océan aussi, ca fait plaisir de revoir du monde! Seb, Simon, Pierre Yves, Julien, Héloise, Pierre, Rémy et Guilos et Cyril! A ce propos, les Bordelais il faut aller voir Cyril et Guillaume (www.garnieretsentou.com) au théatre Comédie Gallien début décembre!

Marion et Jean Christophe sur les quais de la Garonne

Martin, House of Parliament!


Pierre Yves, Indien vaut mieux que 2 tu l'auras souviens toi! :-)

Julien, nature

Bordeaux-Auxerre, un match vraiment nul

Frère et soeur (au singulier) !

Kayak contre Colbert, coulons le Colbert.com


Le miroir des quais, Place de la Bourse, Bordeaux

Seb, Carlsberg Elephant effect

04 novembre 2006

Octobre 2006

Après un long moment sans messages, trop occupé, je reviens avec un résumé des dernières semaines.
Visite de Martin: Fin connaisseur de Budapest, ce n'était pas difficile de vite trouver son chemin ici. Entre concerts énormes et soirées resto, on a bien profité! Ca fait plaisir de le voir!
concert de Másfél, bon groupe hongrois à découvrir! Notamment avec un saxophoniste et un bassiste de haut niveau! Musique électronique en sus. Le dimanche, DJ francais , Wax Taylor, un grand dj hip hop actuellement en France. Je ne connaissais pas, le hasard a fait qu il m'a offert le cd, j'avais déjà vu l'affiche, et il passait sur Budapest au meme moment!



23 Octobre, 1956-2006: La lutte pour la liberté
Commémorations gigantesques en Hongrie pour les 50 de la Révolution de 1956.
56 représentants d'Etat dont 16 chefs d'Etat (Roi D'Espagne, Roi de Norvege...). Ca en fait des Audi A8 sur l'avenue Andrássy! Pour mémoire, la Hongrie communiste avait écrasé la révolution le 4 novembre 56, avec le retour de 2000 tanks de l'Armée rouge. Un massacre presque passé inapercu en cette période de crise de Suez...il serait temps d'en prendre conscience!
La situation politique actuelle, avec un gouvernement qui avoue avoir menti au peuple pour gagner les élections, plus de la moitié de la Hongrie contre lui...les choses ne sont pas prêtes de s'arranger. La violence policière pour lutter contre quelques manifestants extrémistes mais aussi contre des familles qui étaient dans la rue pacifiquement montre à quel point le moment est grave.

Le minimum serait de considérer son impopularité...et je suis effrayé quand je vois la presse étrangere parler de simples protestations de l'extreme droite...oui il y en a au devant des brutalités, mais 100-200 personnes qu on voit, le reste? 5 ou 6 Millions d habitants (50%). Les élections municipales ont renforcé le fait que le gouvernement n'est plus crédible. Bien sur ce n'est pas aussi simple, la situation économique impose des mesures d'austérité, mais le bilan est fait.//