Chroniques hongroises: 15 mars: fête nationale hongroise

15 mars 2010

15 mars: fête nationale hongroise

Aujourd'hui les Hongrois portaient une cocarde sur le veston, signe de commémoration.
Pour mémoire: 1848-1849: "Le Printemps des Peuples" en Europe

15 mars 1848, l'Europe est en ébullition, la Hongrie montre la voie.
Des le 3 mars, Lajos Kossuth lance son discours devant le Parlement pour lutter contre l'absolutisme autrichien. Budapest se soulève.

Le Grand poète Petőfi Sándor et ses amis montent alors au créneau et font appel à la fibre patriotique des Hongrois pour l'indépendance. Voici les revendications de 1848 en 12 points:

« 1. Nous souhaitons la liberté de la presse et l'abolition de la censure.
2. Un ministère responsable à Pest-Buda

3. La convocation annuelle de l'assemblée nationale à Pest.
4. L'égalité civique et confessionnelle devant le loi.
5. Une armée nationale.
6. La participation égale aux charges publiques.
7. La suppression des rapport censiers.
8. L'élection des juges et des députés selon les principes de l'égalité.
9. Une banque nationale.
.
10. Les soldats ont à prêter serment sur la Constitution, les Hongrois ne doivent pas faire leur service à l'étranger, les militaires étrangers sont tenus de quitter le pays .
11. Les prisonniers politiques doivent être libérés.
12. L'union avec la Transylvanie. Liberté, égalité, fraternité ! ».

Sándor Petőfi : Chant national (extrait)

« Debout, Hongrois, la patrie n
ous appelle !
C'est l'heure : à présent ou jamais !
Serons-nous esclaves ou libres ?
Voilà le seul choix : décidez !
De par le Dieu des Hongrois nous jurons,

Oui, nous jurons,
Que jamais plus esclaves

Nous ne serons ! »
(Adaptation de Jean Rousselot)

. Si le régime féodal est aboli par la "Diète", et l'indépendance proclamée en avril 1849, la révolte est écrasée en août suivant par l'Autriche aidée par la Russie. La révolution ne sera qu'éphémère, mais elle aura été un élan formidable indépendantisme pour les Hongrois et pour toute l'Europe, et le début de l'unification par étapes de l'Italie et de l'Allemagne.

Aujourd'hui, 15 mars 2010, veille d'élections législatives (11 avril-25 avril), la FIDesz (Parti de droite, actuellement largement favoris pour les élections) était dans la rue coté Buda, au pied du Château, nous y étions (moi en spectateur neutre évidemment, puisque je ne vote pas, en tant qu'étranger), comme des dizaines de milliers de personnes arborant des drapeaux magyars, flottant au vent glacial.
Un seul espoir pour eux, le changement, après 8 années de socialisme, et une crise économique sans précédent, une suite de scandales politiques vertigineux, ainsi que la confirmation de la corruption à tous les étages, la gangrène de l'Europe centrale et des Balkans.


Un mot d'ordre pour Viktór Orban, le charismatique Président de la FIDesz, en passe de redevenir Premier ministre (il fut 1er ministre de 1998 à 2002), retrouver la fierté d'être Hongrois, de vivre en Hongrie, et le retour du plein emploi, l'amélioration des conditions de vie pour tous.